Seine-et-Marne: associations en péril, bénévolat et aides en baisse

Iszzya

18/10/2025

Du sport aux actions solidaires, de la culture aux loisirs, le tissu associatif porte la vie locale. Sans aide humanitaire, protection de l’environnement, brocantes, lotos, fêtes, ou entraînements sportifs, le quotidien perdrait une partie de son souffle. En France, 1,5 million d’associations actives se partagent des objectifs variés, dont 25 % pour le sport, 20 % pour la culture et 20 % pour les loisirs. Dans le Pays de l’Ourcq (Seine-et-Marne), on en dénombre 59.

Bénévolat en recul Partout, le diagnostic se ressemble : les dirigeants vieillissent et peinent à transmettre. Les recrutements sont rares, les jeunes adultes se disant plus volontiers utilisateurs que organisateurs. Entre 30 et 40 ans, priorités professionnelles et familiales laissent peu de marges. Les bénévoles encore en poste s’épuisent, croulent sous les démarches, frôlent parfois le burn-out. Donner de son temps gratuitement n’a rien d’évident et la culture de l’engagement s’effrite, rendant la relève incertaine.

Finances en chute Côté budget, la situation se tend. Les aides de l’État aux collectivités reculent, entraînant mécaniquement une baisse des subventions des communautés de communes et des mairies. Région, Département et État financent peu et déposer un dossier devient un véritable parcours du combattant. Les cotisations ne sont pas systématiques, les dons restent faibles et insuffisants, tandis que le mécénat se tourne davantage vers les fondations que vers les associations locales.

Engagement et transmission À Congis-sur-Thérouanne, le maire Philippe Mimmas rappelle que le bénévolat implique responsabilités et engagement, dans un contexte semé d’embûches. Geneviève et Gérard Caudron, engagés depuis plus de vingt ans pour la protection de l’église Saint-Rémi, ont transmis le flambeau à leur fils puis à leur petit-fils. Mais l’intérêt des jeunes pour des activités non rémunérées s’étiole. Faute de bras, l’organisation du marché de Noël a dû être confiée à une autre structure.

Lire aussi :  Aéroport de Lyon : nouvel hôtel avec vue sur les pistes dès 81 €

Démarches et gestion compliquées La gestion administrative se complexifie au rythme des réglementations. À Lizy-sur-Ourcq, l’adjointe au maire Catherine Béguin pointe la démotivation des dirigeants, confrontés à des difficultés de recrutement, de gestion et de trésorerie, particulièrement dans les associations employant des salariés qualifiés. En 2025, ces structures ont constaté une baisse de 45 % de leurs finances.

Des solutions fragiles Les contrats aidés, supprimés au printemps 2025 puis partiellement rétablis en excluant des filières jugées non prioritaires comme l’animalière, ne suffisent pas à enrayer l’hémorragie. Entre janvier et juillet 2025, 14 600 contrats ont été signés en France (-53,1 % en un an) pour 26 300 bénéficiaires (-40 %). Le service civique apporte un renfort ponctuel, mais la réalité est contrastée : absences aux convocations, horaires non respectés, refus de certaines formations. L’indemnité mensuelle de 619,83 € est identique pour 20 comme pour 35 heures, ce qui peut démotiver, et les associations ne sont pas rémunérées pour l’encadrement et la formation des volontaires.

Sans sursaut du bénévolat et financement plus stable, le risque est réel : voir disparaître progressivement des associations essentielles à la cohésion sociale en Seine-et-Marne et dans le Pays de l’Ourcq.

Laisser un commentaire