Sarthe : une pétition réclame la réouverture de la boulangerie dune commune

Iszzya

26/10/2025

À Saint-Denis-d’Orques (Sarthe), une habitante, Cécile Berthelot, a lancé une pétition pour obtenir la réouverture d’un vrai fournil au cœur du village. Son initiative arrive alors que la mairie étudie un projet d’agrandissement de l’épicerie communale dans une partie des locaux de l’ancienne boulangerie.

Fermée depuis novembre 2023, la boulangerie avait cessé son activité après la non-reconduction du bail de location-gérance des artisans installés deux ans plus tôt. Depuis, l’épicerie Nelly assure un dépôt de pain pour les quelque 700 habitants. Un service jugé insuffisant par la pétitionnaire: « On ne peut pas avoir de pâtisseries sauf sur commande, les viennoiseries sont au compte-gouttes, à 11 heures il n’y a plus rien », regrette-t‑elle, estimant qu’un boulanger sur place « réglerait ces tracas ». Elle dénonce aussi un matériel professionnel qui dort et « risque de se dégrader », et appelle à la concertation: « Habitants, conseil municipal, nous devons tous réfléchir, nous concerter. » La pétition doit être remise en mairie pour le conseil municipal du 28 octobre.

En parallèle, la gérante de l’épicerie — qui occupe également un local communal — souhaite s’étendre dans une partie de l’ancienne boulangerie. Son projet prévoit un dépôt de pain et de gâteaux plus fourni, le développement d’une offre snacking et un service de relais colis. Contactée, elle ne souhaite pas commenter davantage.

Le maire, Christian Berger, prend acte de la mobilisation: « Il faut que le conseil municipal se remette en question et réfléchisse bien à ce sujet. Avoir deux commerces au lieu d’un, c’est mieux pour la commune. » L’édile dit avoir proposé un référendum local pour consulter la population, une option qui ne fait pas consensus au sein de son équipe.

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Côté majorité municipale, le 4e adjoint aux travaux, Damien Levrard, assure que la volonté d’avoir un boulanger ne fait pas débat, mais pointe l’absence de candidat solide pour une reprise pérenne: « Aujourd’hui, la seule qui répond à tous les critères pour offrir une gamme complète, même en dépôt-vente, c’est notre épicière. Elle a présenté un projet chiffré et prévoit des embauches. » Les dossiers reçus pour la boulangerie n’auraient pas convaincu, notamment en raison des travaux nécessaires dans la partie habitation et le fournil professionnel, évalués à environ 80 000 euros hors équipements.

En juin, les élus ont donc privilégié l’option d’étendre l’épicerie dans une partie de la boulangerie, plutôt que de poursuivre l’idée d’une supérette sur le site de l’ancienne maison dite Talois. Ils ont validé un accompagnement jusqu’à l’élaboration d’un programme permettant de consulter une maîtrise d’œuvre. À quelques mois des élections municipales, le dossier illustre les divergences entre le maire et son conseil autour de l’avenir commercial du village.

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